Le musée des contradictions


RÉSUMÉ

Des voix s’élèvent, s’approchent du centre de la scène qu’est ce livre et s’expriment. Ce qui les lie, c’est qu’elles portent toutes des contradictions. On pourrait s’en inquiéter, dans un monde où il faut constamment choisir son camp. Mais ici, l’homme n’est ni bon ni mauvais. Il hésite, souffre, espère et doute, comme nous tous. N’est-ce pas là l’expérience qui est la nôtre aujourd’hui ? Chercher tant bien que mal à accorder nos paroles et nos actes ? Tenter de trouver du sens là où il n’y en a plus ? Voir que les choses sont sans espoir, et pourtant être résolu à vouloir les changer ?
Une adresse aux lecteurs qui intensifie la poésie, une façon de se réapproprier le discours sous forme de nouvelles. Antoine Wauters va toujours plus avant dans l’exploration des frontières du roman, et nous le suivons.

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Le musée des contradictions
Le musée des contradictions

Éditeur : Gallimard
Date : 2023
Format : Livre




PRIX
  •   Prix Goncourt de la nouvelle, 2022


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Le Carnet et les Instants

On le sait depuis (presque) toujours, on l’a saisi dès ses débuts, déjà dans un livre comme Césarine de nuit, la voie écrite d’Antoine Wauters serait la voix humaine. Une voix qui transcende les personnages – elle les révèle, les manifeste, les découvre, les déborde. Les ex-ternalise. Ainsi que l’écrivain nous le confiait lors d’un entretien pour la revue Vacarme (2019) : « Il est très difficile pour moi de parler de personnages parce que je ne peux le faire sans penser d’abord à leur voix, à leur langue. Ils ne tiennent que de cette façon. Le personnage principal de l’histoire, c’est l’écriture, la langue ».S’il n’y avait que deux voix dans l’intense et chaleureux Mahmoud ou la…


Karoo

Le Musée des contradictions d'Antoine Wauters explore notre société. Sous des airs dystopiques, il reflète un monde cruellement vrai. Retenu parmi les finalistes du prix Goncourt de la nouvelle, ce livre cisaille autant qu’il éveille !


Le Musée des contradictions est un recueil de douze discours en colère. Dans chacun d’eux, Antoine Wauters prête sa plume à une voix collective impersonnelle qui apostrophe quelqu’un en vue de témoigner des dysfonctionnements de notre monde actuel. La société y est autopsiée sous tous ses angles, notamment grâce à une multiplication de voix et d’adresse : ça peut tout autant être des femmes qui parlent à leur mari qu’un discours adressé à Dieu par des personnes seulement caractérisées par…


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Comment regarder plus loin : Onze rencontres entre science et littérature

La collection « La tortue de Zénon », aux éditions de L’arbre de Diane, crée à nouveau des étincelles harmonieuses entre littérature et science, elles qui inscrivent de concert la beauté «  au cœur [de leur ] processus créatif  », comme le souligne d’emblée l’éditrice Mélanie Godin. Dans Comment regarder plus loin , onze autrices attirent chacune dans leurs paumes une femme de science, qui a éclairé le monde d’antan ou d’aujourd’hui. Ces destins de femmes scientifiques, étudiés par ces autrices, dessinent une large constellation, composée de disciplines (sciences du climat, géodésie et sismologie, physique spatiale, astronomie, mathématiques, pathologie moléculaire des plantes, génétique, médecine et chirurgie, neuro-rééducation) et de contrées (Belgique, Danemark, France, Angleterre, Allemagne, Etats-Unis, Ethiopie, Italie) variées. Renouvelée, la narration est multiple tant chaque autrice assume une manière de rencontrer l’autre. Si une adresse en « tu » est préférée par deux d’entre elles ( Charlotte Biron , Lisette Lombé ), une troisième y met les formes épistolaires ( Veronika Mabardi ). Gaël Octavia et Beata Umubyeyi Mairesse optent quant à elle pour d’autres procédés : la première se place dans les chaussures d’une autre scientifique, Mileva Maric, pour converser avec celle qui lui a été confiée, Emmy Noether tandis que la seconde instaure le cadre du conte, qu’une femme dispense quotidiennement à ses enfants, au sujet de la scientifique mise à l’honneur dans cette nouvelle (Segenet Kelemu). Enfin, Fabienne Radi laisse transparaitre les coutures de la création de son texte : elle dévoile les préambules pragmatiques d’une rencontre, via la recension de nombreux profils LinkedIn identiques, et épingle les aléas d’une rencontre en visio, tributaire de la concentration de ses parties, en proie aux pensées et musique intrusives.Les amorces de la curiosité de ces différentes scientifiques éblouissent de poésie et rappellent la simplicité première d’une recherche scientifique (découvrir ce qu’il y a à l’intérieur du noir, pour Cecilia Payne, scrutée par Anne Penders ; s’intéresser aux choses invisibles, pour Inge Lehmann, approchée par Christine Van Acker ), dont les résultats nous parviennent souvent percés d’erreurs, ce que ces rencontres corrigent (Lisette Lombé, aux côtés d’Aurore Thibaut). 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